Mon seul crime a été ma solitude. Ma gentillesse... Parce que je me suis arrêtée devant l’ange, pour découvrir le démon... Un démon qui m’a menée en Enfer sous vos yeux.
Il a su me détruire de l’intérieur, et j’ai oublié... Je suis un esprit faible... Je suis une autre... Je suis sa femme. »
***
Adam.
Un regard échangé avec cet homme et plus rien ne sera comme avant pour Leila.
L’amour avec un grand A, elle ne l’avait encore jamais rencontré. Jusqu’à lui. Jusqu’à ses fêlures. Jusqu’à sa tendresse. Jusqu’à son corps qui la fait frissonner de plaisir...
Jusqu’à ce que le démon, tapi derrière son regard scintillant, ne se réveille...
⚠️Ceci est une dark romance au sens physique et psychologique du terme ⚠️
Lorsque Leila voit cet homme si éploré sur ce banc public, elle ne résiste pas et décide de l’aider, se tisse alors une amitié sincère qui au fil du temps se transforme en sentiments amoureux, Adam est si charmant qu’elle est heureuse lorsqu’ils se mettent enfin en couple mais cela déclenche le début d’une spirale infernale.
Comment un simple acte de bonté et l’envie d’aimer et d’être aimé peut emporter un être dans une tourmente sans fin ?
Il est certain qu’avec ce duo aimer à la folie prend un sens nouveau ici, si pour certains il reste subjectif, là il est à prendre au sens littéral.
Leila est une jeune femme plutôt solitaire mais avec du cœur, le peu de gens qui l’entoure elle les aime et les protège avec ferveur, c’est réellement un personnage que l’on veut protéger, à qui l’on veut crier « Fie-toi à ton instinct, enlève tes œillères ». Je l’ai plainte, j’ai voulu la bousculer, j’ai admiré son courage mais l’humain reste imparfait, parfois trop faible dans ce cas de figure et je le comprends parfaitement.
Le point de vue d’Adam intervient en troisième partie, on entre dans sa psyché, on « comprend » ce qui l’a forgé. J’avoue ne pas savoir quoi penser de ce personnage, lorsqu’il a un éclair de lucidité, de regret, il est vite balayé par ses propres démons, par sa propre vérité, c’est difficile de démêler si il est capable de sentiments ou si il est un excellent comédien, habituellement j’arrive à un minimum d’empathie avec un personnage violent, là non. Il est l’agneau qui cache un loup sauvage, un visage angélique à l’esprit diabolique et son cœur, je ne suis toujours pas certaine qu’il sache l’utiliser.
Mersika a une magnifique plume, percutante, pleine d’émotions et malgré toute la noirceur du texte, elle sait se faire poétique sur certains passages.
Elle a construit son histoire intelligemment, quatre parties bien distinctes qui montent en tension crescendo, le tout entrecoupé des passages d’un journal intime, les mots posés sur ces pages ont été un vrai crève cœur pour moi, tant de désolation, de résignation m’ont amenée au bord des larmes, heureusement l’amitié Leila/Nathalie apporte un souffle de bien être à cette ambiance oppressante.
Elle aborde plusieurs thèmes difficiles et les pointe du doigt, les manipulations et violences au sein d’un couple, comment l’esprit peut être modelé et se faire accepter une certaine « normalité » mais aussi l’aveuglement de la société, la manière dont elle détourne le regard et refuse de tendre la main.
La fin choisie m’a serrée le cœur mais reste si réaliste, pour briser ce cycle infernal de dépendance et de violence, on fait parfois des choix risqués afin de retrouver sa liberté, pas seulement de corps mais aussi d’esprit, certains ont une issue favorable d’autres non.
Leila saura-t-elle se reconstruire ?
À vous de le découvrir mais vous êtes prévenus, ce livre est très dur émotionnellement, tout comme moi, soyez prêt à rugir de colère, à pleurer, à suffoquer, à espérer une éclaircie dans une relation faites de manipulations et de cruautés, mais surtout soyez prêts à accepter que parfois les ténèbres gagnent du terrain.
Je remercie les Éditions Butterfly pour leur confiance sur ce service presse et suis ravie du retour de Mersika ♥️
Note : 4,5/5
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