Aujourd'hui ce n'est pas une auteure qui accepte de répondre à nos questions mais Sarah Berziou, oui oui vous avez bien lu !! Entrez avec nous dans les coulisses de Black Ink Editions !
Passionnée et amoureuse des mots, j’ai pourtant une formation de commerciale (DUT Tech de co) et une grosse expérience dans le domaine. J’ai changé d’orientation il y a quelques années et j’ai fait de l’accompagnement socio-professionnel pendant 10 ans.
Le métier de commerciale reflète bien ma personnalité de challengeuse, j’aime les défis et je n’abandonne jamais. Je crois que ça aide dans le monde de l’édition.
Celui de conseillère en insertion mon côté humain, parce que je ne conçois pas de ne pas travailler sans que l’individu ne soit au centre du projet. J’aime les gens, tout simplement.
J’ai suivi une formation de correctrice professionnelle auprès du centre nationale d’écriture et je me suis lancée.
J’ai mûri le projet pendant des semaines et j’ai toujours gardé ma ligne de conduite quant aux écrits que je choisis. La qualité est un mot d’ordre.
Nous sommes celles qui validons le projet, après avoir échangé avec l’auteur. Il n’est pas question de transformer l’histoire, mais nous avons besoin de savoir s’il adhère à notre méthodologie avant de signer un contrat.
Pour les manuscrits refusés, nous essayons de donner un maximum d’arguments à l’auteur afin qu’il puisse travailler à nouveau son texte. Je ne pratique pas le retour de complaisance. À mon sens, trop de personnes aujourd’hui se déclarent auteur avec un minimum d’humilité et surtout l’impression que c’est donné à tout le monde.
Je veux juste les mettre en garde, c’est un vrai métier, un don et même si j’encourage tous les passionnés à écrire, je ne dis pas forcément la même chose quand il s’agit de publication.
Et dans le monde de la romance ce que j’appelle familièrement le « porno plombier ». Une succession de situations qui ne mènent qu’à des scènes de sexe, sans aucune psychologie.
8.Quel regard portes tu sur le phénomène "New Romance" ?
Le revers de la médaille c’est que cela est devenu si « facile » que l’on trouve tout et n’importe quoi. Les ME poussent comme des champignons et la qualité des publications est médiocre pour certaines : pas de sélections, pas de corrections, des couvertures horribles…
Cela contribue à l’image plutôt négative de la romance dans le monde littéraire. Elle est encore trop souvent qualifiée de lecture bas de gamme à mon grand désarroi.
Je crois que cela devra passer par une sélection beaucoup plus drastique des manuscrits.
D’ici quelques années, le phénomène va s’essouffler et il faut être créatifs et garants d’une réelle qualité afin de de pérenniser sur ce segment. C’est ma ligne de conduite depuis le début, je suis extrêmement difficile quant au choix de nos publications.
J’ai par exemple lancé notre propre collection de poches cet été, là encore c’est une préoccupation de lectrice : permettre d’acheter le papier avec un budget raisonnable.
On ne peut pas revendiquer être un personnage public et étaler sa vie privée sans en mesurer toutes les conséquences possibles. Je vois trop de choses qui me font hurler chaque jour dans notre milieu et je trouve cela préjudiciable à l’image de notre genre. Protégez votre vie privée.
Je leur demande de lâcher prise également et de prendre du recul par rapport à de mauvaises critiques. Je sais que ça fait mal parce qu’en tant qu’éditrice, je les prends en pleine figure comme eux. Pour autant il n’est pas possible de satisfaire tout le monde et je suis d’un naturel optimiste : buvons le verre à moitié plein et concentrons-nous sur les lectrices qui sont heureuses de nous lire.
Il y a une entraide entre les auteurs, et ils participent à chaque étape de la publication. Ce sont mes valeurs et je ne conçois pas de travailler autrement.
Pour finir, je te propose un petit portrait chinois :
* Un livre : Jeu Vesperal de Angel Arekin. Je m’explique : pas que j’aurais forcément aimé vivre cette histoire mais il est le plus abouti et le plus bouleversant selon moi. Un chef d’oeuvre qui mérite son adaptation au cinéma
* Un pays : La France, je l’aime profondément
* Une saison : Définitivement l’été ! Je n’aime que le soleil et les tongs
* Une chanson : L’hymne à l’amour
* Un film : Les bronzés, parce que c’est comme ça que je vois la vie : potes, fiesta et ce qui va avec.
* Une série : The Walking Dead (juste parce que je la kiffe)
* Un animal : Un chien, pour sa loyauté et sa fidélité
* Un objet : Une paire de tongs
* Une couleur : Noir
* Une citation : Elle est tirée d’un livre coup de coeur « The Air » : À chaque seconde, à chaque minute, à chaque heure de chaque jour…
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